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Photo du rédacteurAmy Roads

Contes de la Lune



I


- Madame la Lune raconte-moi une histoire

- Très bien mon bel enfant, assieds-toi donc sur le rebord de la fenêtre

« Il était une fois, une dame. Cette dame avait les cheveux courts, une coupe garçonne et bouclée, châtain, ainsi qu’un petit coquelicot toujours présent dans sa chevelure. Elle était assez petite de taille et un peu replète, ses deux joues bien garnies venant compléter le tout.

Elle avait la particularité de vivre dans un monde différent du nôtre, son propre monde dans lequel elle se perdait, comme si ses petites lunettes ovales lui permettaient de voir des choses que personne d’autre ne pouvait voir.

Elle était assez particulière, disons unique en son genre. Les gens, par contre, auraient plutôt à la considérer comme bizarre, entre les marmots incompréhensibles et sa manière assez singulière de se trainer.

Elle errait toute la journée, tel une âme perdue sous les regards des autres, marmonnant des phrases dont seul elle connaissait le secret. Incomprise de tous, accompagnée de son petit ours en peluche.

Mais le regard des autres n’a jamais compté pour elle, car dans son monde à elle, elle y était bien. Et puis, dans un hôpital psychiatrique qui peut s’estimer suffisamment digne pour juger l’autre. »


II


- Madame la Lune, raconte-moi une histoire

- Très bien mon enfant, assieds-toi donc près de moi

« Il était une fois, un jeune qui bégayait. Il bégayait tant qu’il en est devenu la risée de ses camarades, qui ne rataient pas une occasion pour le charrier à ce sujet.

Il en est venu à ne plus oser prononcer un mot. Un Jour arrive une jeune fille. Cette jeune fille tout aussi particulière se portait loin de tout jugement envers autrui. Dès lors, elle ne s’est pas mise, comme les autres, à se moquer de lui.

S’en suivi une longue et forte relation amicale entre les deux. L’un apportant son soutien face aux moqueries, l’autre comblant la solitude. Ils purent apprendre tellement en se fréquentant. A deux, ils étaient invincibles, prouvant bien que la solitude n’est jamais la réponse, surtout dans un hôpital psychiatrique. Et naturellement qui pourrait s’estimer assez haut pour juger les autres. »


III


- Madame la Lune, raconte-moi une histoire

- Naturellement jeune fille, viens donc t’asseoir près de la fenêtre

« Il était une fois, un jeune qui n’arrêtait pas de sourire et de rire. Même pour un rien, il riait, portant toujours sur son visage cette expression béate. Tellement qu’il en a hérité le surnom de simplet, tant il ressemblait au nain portant le même nom.

Il était d’une innocence pure, comme on n’en rencontre plus. Rien ne pouvait jamais affecter son moral, pas même les moqueries des autres. Il vivait sa vie tranquillement, simplement, loin de tout ce qu’on pouvait dire sur lui. Nous apprenons ainsi une grande leçon de vie.

Le regard des autres ne devrait avoir aucune importance, aucune influence sur notre bonheur. Il faut s’en écarter et vivre sa vie pleinement. Et puis, toujours, dans un hôpital psychiatrique, qui peut s’estimer assez sain d’esprit pour mériter de juger les autres. »


IV


- Madame la Lune, raconte-moi une histoire

- Bien sûr mon enfant, assieds-toi donc près de moi

« Il était une fois, un homme d’un certain âge, toujours gentil avec tout le monde. C’était un homme très jovial, toujours de bonne humeur, bon vivant. Il était toujours prêt à aider les autres. Il aida ainsi une jeune fille qui était assise seule dans son en l’invitant à le rejoindre lui et les autres. Ce petit geste signifiait beaucoup pour elle qui était un peu réservé. Malheureusement, quand on est toujours gentil avec tout le monde, cela peut amener à se faire marcher sur les pieds. Ainsi, cet homme d’un âge mur, avec sa petite bedaine et sa grosse barbe était la victime de nombreuses moqueries, de nombreux ragots. A force de toujours aider les autres on a tendance à un peu s’oublier, ainsi, ces remarques ne lui faisaient rien du tout, car tant qu’il pouvait aider les gens cela ne l’importait pas. Puis dans un hôpital psychiatrique, qui peut s’estimer assez haut pour juger les autres. »


V


- Madame la Lune raconte-moi une histoire.

- Madame la Lune est morte

- Vous êtes qui vous ?

- Nous sommes les étoiles

- Où elle est madame la lune ?

- Elle est loin d’ici

- Pourquoi ?

- Laisse-nous te raconter une histoire

« Il était une fois une belle lune qui absorbait tous les maux du monde. Elle en a absorbé tellement, qu’un jour cela en fut de trop pour elle. Une fois si, une fois ça, tralala li et tralala là. Une fois, c’est j’ai mal, une fois, c’est aidez-moi. Mais au final, qui l’aidait elle. Elle était bien seule, notre madame la lune. Elle a tant souffert de voir tous ses enfants souffrir ainsi, qu’elle a décidé qu’elle ne pouvait plus le supporter, alors elle a mis fin à ses jours. Et il n’y avait plus personne pour absorber tous les maux du monde. Ce qui a créé beaucoup de chaos. C’était chacun pour soi, tout le monde devait se démerder sans madame la lune à leur côté. Tu vois mon enfant, A force, on finit tous par craquer.

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2 comentarios


Thomas Cambier
Thomas Cambier
06 feb 2019

Très joli et bien pensé

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eadwyne
29 oct 2018

Merci pour cette histoire! Si simple et pourtant très touchante!

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